Certains agriculteurs de Schangnau, dans l’arrière-pays de l’Emmental, appliquent encore la règle de l’ultimogéniture (patrilinéaire), c’est-à-dire la transmission de la ferme au fils cadet. Les frères et sœurs n’ont rien. Cela vise à préserver les grandes exploitations du démembrement. Jadis, les frères aînés recevaient quelques vaches et devenaient des «cow-boys», élevant les animaux pour leur compte, sans ferme. L’ultimogéniture se retrouve dans le monde entier, par exemple chez les Samis en Laponie, les Fours de la région du Darfour ou les Gagaouzes dans l’actuelle Moldavie. Pendant longtemps, les Mongols ont appliqué leur propre mélange de primogéniture et d’ultimogéniture: la responsabilité politique revenait souvent au fils aîné, tandis que le cadet demeurait avec ses parents. Il héritait de la plupart des biens et prenait la direction spirituelle de la famille, assumant le rôle de gardien du «foyer sacré».