Neuf suggestions pour favoriser la démocratie

Notre propre attitude est le principal instrument de défense des valeurs démocratiques: brisons le silence quand des personnes subissent des actes hostiles ou quand de fausses nouvelles (infox, ou fake news) se propagent, en ligne ou hors ligne. Il est également important de réagir aux propos méprisants dans la sphère privée, car les opinions se forgent lors d’échanges personnels. Et l’on interprète volontiers le silence comme une approbation. 

Les schémas de pensée manichéens font partie de la rhétorique des mouvements populistes et antidémocratiques. La force de la démocratie réside dans sa capacité à trouver des compromis entre différentes positions, à imaginer des solutions à des problèmes économiques et sociaux souvent complexes. 

Les médias locaux favorisent le dialogue entre les différents groupes sociaux. Ils veillent aussi à ce que les personnes qui prennent des décisions agissent dans l’intérêt de la communauté. Des études montrent que la simple existence d’un journalisme local diminue la corruption et augmente la participation aux votes. 

Plus les gens s’intéressent à la politique, s’informent et en discutent avec d’autres personnes – famille, collègues, proches –, plus ils sont enclins à s’impliquer dans les processus démocratiques. Sans l’intérêt et l’engagement de citoyennes et citoyens, pas de démocratie vivante!

Les forces populistes et antidémocratiques prétendent souvent représenter «le peuple» ou «la volonté réelle du peuple». En réalité, seule une minorité de la population partage leurs positions. Plus les autres seront visibles (en votant, en signant des initiatives politiques ou en manifestant), moins cette allégation pourra servir d’argument.

Les élections et votations offrent la possibilité de participer aux décisions politiques qui façonnent notre pays, canton ou commune. Les mécanismes de la démocratie directe nous permettent de proposer de nouvelles idées ou de contester des décisions politiques qui ne nous satisfont pas. Cela n’est toutefois réalisable que si nous en faisons usage, particulièrement lorsque la démocratie est menacée. 

L’adhésion à un parti permet d’insuffler des idées dans le débat politique et de prendre des responsabilités. On entre généralement en politique à l’échelon communal: les partis locaux donnent la possibilité de s’engager, de s’exercer à la chose publique et de participer à l’évolution de son cadre de vie. On peut aussi s’impliquer via des associations ou via les groupes régionaux d’organisations sans but lucratif.

Beaucoup de progrès démocratiques sont le fruit de luttes de longue haleine. Au cours de l’histoire européenne récente, les populations de nombreux pays ont enduré les effets néfastes d’une gouvernance autoritaire et criminelle. Les cérémonies commémoratives, les manifestations et l’enseignement de l’histoire contribuent à garder en mémoire les impacts de telles politiques. 

La multiplication des crises peut éroder la foi en l’avenir et entretenir un sentiment d’impuissance. Pourtant, des améliorations sont toujours réalisables, et elles peuvent même arriver au moment où on s’y attend le moins. S’engager, être active ou actif: voilà le meilleur remède contre la peur et la résignation. 

Sources et informations supplémentaires:
- greenpeace.ch/fr/story-fr/105820/10-conseils-renforcer-nos-democraties
- oecd.org/fr/publications/instaurer-la-confiance-et-renforcer-la-democratie_34a56a87-fr.html
- bosch-stiftung.de/en/storys/strengthening-democracy-7-things-you-can-do-right-now (en allemand et en anglais)