Tout a démarré avec une rencontre entre Florian Barras et un banquier de campagne: «Il s’occupait de la succursale du village où travaillait ma mère, qui comptait une centaine d’habitantes et habitants. Il connaissait tout le monde, était au courant de tout ce qui se passait, ce qui lui permettait d’aider les gens et de les soutenir dans leurs projets. Il créait des liens et cela m’a donné envie de faire ce métier.» Un rôle de pont dont le plus jeune membre du conseil d’administration de la BAS a fait sa ligne de conduite.
Pendant ses études à l’UNIL – il est titulaire d’un bachelor en sciences de l’environnement et d’un master en fondements et pratiques de la durabilité –, Florian Barras entame un travail chez UBS. Un moyen pour lui de financer ses études tout en faisant ses premiers pas dans le monde bancaire: «J’ai grandi sur le green du golf que ma mère avait créé, donc entre verdure et affaires. J’ai compris très tôt à quel point l’influence des banques est une clé dans la société, tout particulièrement en Suisse.» Il en est convaincu: faire rimer «business» avec «équité» débouche sur une équation dont tout le monde sort gagnant. Mais il réalise aussi que bon nombre d’initiatives solidaires demeurent lettre morte, faute de financement, car les critères bancaires sont très stricts.
Il bifurque, devient chargé de communication à la fondation Zoein, dont le but consiste à coproduire des savoirs engagés, avant d’entamer un doctorat en sciences de l’environnement, toujours à l’UNIL.
Sa thèse, qu’il a soutenue cet hiver, portait justement sur les banques éthiques dans le contexte de la décroissance*. Son travail de recherche l’a amené à analyser le fonctionnement de nombre de ces établissements en Europe, dont la BAS. C’est précisément dans ce contexte qu’il a appris l’ouverture d’un poste au conseil d’administration de cette dernière. Le profil, qui requiert de solides connaissances des enjeux éthiques du monde de la finance, semble taillé tout exprès à ses mesures. Mais il pose sa candidature avant tout parce que l’institution incarne la drabilité sociabilisée et solidaire, des valeurs qui lui sont chères et qu’il a à cœur de défendre.