786
01.12.2017 par Sarah Eggo

Apprendre ce qui fait la valeur de l'activité bancaire soicale

Fin juin, 66 personnes provenant de seize pays ont participé à la dixième International Summer School (université d’été internationale). Dans le petit village côtier de Kinsale, en Irlande, elles et ils ont appris et débattu, pendant une semaine, de ce que signifie être banquière ou banquier social-e.

Article du thème Interconnexion


L’université d’été de l’Institute for Social Banking s’adressait en premier lieu, cette année, aux nouvelles collaboratrices et nouveaux collaborateurs de banques socioécologiques ainsi qu’aux étudiantes et étudiants intéressé- e-s. Une multitude de sujets et un programme varié assuraient à chacune et chacun de trouver un lien avec son travail ou ses études. Après une introduction générale à l’activité bancaire sociale (Social Banking), les participant-e-s ont pu approfondir leurs connaissances dans des domaines spécifiques, par exemple lors d’un atelier sur la manière dont les intérêts négatifs influencent le travail de la banque. D’autres ateliers traitaient des particularités de l’administration du personnel dans les banques sociales ou permettaient d’expérimenter ce que cela fait d’offrir de l’argent. Des conférences traitaient de sujets comme la numérisation et l’innovation. Les oratrices et orateurs ont expliqué, entre autres, les avantages et inconvénients de l’échange de données entre banques et autres entreprises. La discussion fut animée, démontrant à quel point la question est brûlante pour les banques sociales.

Réellement différente

Quand des banquières sociales et des banquiers sociaux se rencontrent pour une formation continue, la différence est visible: leur activité n’est pas seulement une construction théorique, mais une culture que l’on intériorise. A l’université d’été, on ne s’est pas contenté de transmettre des connaissances théoriques, mais on a aussi expérimenté certaines choses avec les sens et le cœur. Chaque jour a commencé d’une manière un peu spéciale: une fois, les participantes et participants ont modélisé et représenté les défis actuels de l’activité bancaire sociale avec de la terre. Une autre journée a débuté par un entraînement autogène. Afin de revoir ses idées préconçues, on avait du temps matin et soir pour rédiger son journal. On recevait le matin quelques questions auxquelles répondre par écrit. Le soir, on y revenait et l’on examinait comment les connaissances nouvellement acquises avaient changé notre point de vue sur les questions posées. Ainsi, il a fallu donner une définition de l’activité bancaire sociale, élargie par ce que certain-e-s participant-e-s avaient appris: alors qu’en Suisse, par exemple, le sujet de l’accès aux services financiers pour toutes et tous n’est pas la première préoccupation, dans d’autres pays, ce sujet se trouve au centre de l’activité bancaire sociale.

Réseautage et motivation

La formation continue était tout aussi importante que les contacts avec d’autres banquières et banquiers sociaux. Différents groupes ont régulièrement nourri des débats. Environ sept personnes d’établissements différents se rencontraient avec leur responsable et échangeaient leurs expériences vécues dans les ateliers. Cela a clairement fait ressortir les multiples manières d’aborder les défis, selon sa banque et sa culture d’origine. Il a souvent été question de ce qui a motivé le choix de travailler dans une banque sociale. Il apparaît que l’on peut devenir banquière sociale ou banquier social par hasard ou par conviction. Certaines personnes étaient tout simplement lasses de l’activité bancaire classique et ont cherché des alternatives. L’enthousiasme vis-à-vis de l’activité bancaire sociale et la chance de s’engager pour un système bancaire, une économie et une société plus durables faisaient cependant l’unanimité. L’université d’été a réuni tant de personnes motivées en un même lieu que l’esprit de l’activité bancaire sociale devenait presque concret, ce qui n’est pas toujours possible dans la fébrilité du quotidien. Cette expérience est l’une des plus précieuses que les participantes et participants ont pu ramener à la maison. L’activité bancaire sociale est, clairement, davantage qu’un emploi: elle est un engagement.

Imprimer l'article
Articles liés

Un réseau pour le changement global

La Global Alliance for Banking on Values (GABV), que l’on peut traduire par « Alliance mondiale pour l’activité bancaire fondée sur des valeurs », est un réseau indépendant de banques qui soutiennent des projets sociaux, écologiques et culturels. L’alliance a rapidement grandi depuis sa fondation en 2009 : elle réunit 43 banques de tous les continents. Ensemble, elles œuvrent pour réformer le système financier.
01.12.2017 par Barbara Bohr

Le courage de financer le changement

«Changer la finance pour financer le changement» est la devise de Sanika Nele Hufeland, directrice générale de l’Institute for Social Banking (ISB) à Berlin. Selon elle, des changements fondamentaux s’imposent dans le système financier pour être en mesure de soutenir une transformation durable de l’économie et de la société.
15.03.2018 par Sanika Nele Hufeland