«Je suis fatigué.» Rencontré pour cet article le temps d’une course dans les rues de Genève, un conducteur confiait qu’il était en attente. «Rien n’a encore changé, je n’ai toujours pas de contrat. Les 25 pour cent retenus par Uber, c’est beaucoup trop, je travaille à perte. Mais qu’est-ce que je peux faire?» Attendre, en effet, une décision du Tribunal administratif fédéral (TAF), qui devrait trancher cette année.
Bref rappel des faits en deux temps, qui concernent d’abord les services de livraison – coursières et coursiers à vélo ou en voiture, – puis les transports de personnes tels que les taxis: en juin 2019, les autorités du canton du bout du lac somment en effet Uber Eats et ses concurrentes de «respecter la loi» en salariant les livreuses et livreurs indépendant-e-s. Uber Eats fait recours, tandis que la concurrence s’y conforme. Uber Eats perd une manche auprès de la justice genevoise et remonte jusqu’au TAF. En décembre de la même année, le canton menace et force cette fois-ci Uber à reconnaître le statut d’employé-e-s aux chauffeuses et chauffeurs inscrits sur sa plateforme. Là aussi, la société étasunienne s’oppose.