Pendant 22 ans, Yvonne Flückiger et son mari Jörg ont tenu un magasin de décoration au centre de Huttwil, jusqu’à ce que l’attirance pour le monde des soins reprenne le dessus. Diplômée en soins infirmiers, Mme Flückiger est aussi homéopathe et a suivi une formation de directrice de foyer. La réorientation s’est déclenchée en 2003, devant une ferme typique de l’Emmental à vendre, en périphérie de Berne. «Ç’a été le coup de foudre», se souvient-elle.A l’époque, elle et son époux avaient une «jolie maison dans une petite ville», mais la ferme Oberi Bäch et son potentiel ne voulaient plus sortir de sa tête. «Nous l’avons achetée», glisse-t-elle. Un choix risqué. Yvonne Flückiger était décidée à faire de cette ancienne ferme sans terre cultivée un foyer pour personnes atteintes de démence. Mais où trouver les fonds nécessaires? Bien que des parents et amis aient manifesté leur intention de lui prêter de l’argent, elle a dû se rendre à l’évidence: le financement était tout sauf assuré. «J’ai donc publié une annonce pour trouver des investisseurs.» Sans grand résultat. Même sa banque d’alors n’était pas disposée à soutenir le projet. Mme Flückiger a donc tenté sa chance auprès d’autres établissements, jusqu’à ce qu’une connaissance lui parle de la Banque Alternative Suisse.