L’eau

Quel est l’impact des changements climatiques sur le régime hydrologique en Suisse? Comment l’eau est-elle distribuée, utilisée, purifiée et économisée? S’agit-il d’une marchandise ou d’un bien public?

Illustrationen: Claudine Etter

Moneta
Editorial

Limpide!

Les lacs et rivières suisses sont si propres que l’on peut s’y baigner presque partout, même au cœur des villes. Voilà qui suscite l’étonnement au-delà des frontières. «CNN Travel» a récemment consacré un reportage à des personnes qui, à Berne et à Bâle, allaient au travail à la nage. «En été, des gens remplacent leur voiture par un maillot de bain», annonce la présentatrice. La séquence montre des nageuses et nageurs dans l’Aar qui emportent leurs vêtements et objets de valeur dans des sacs étanches, afin de les garder au sec jusqu’à destination, peut-être leur lieu de travail. 
Très peu de personnes vont travailler à la nage, dans notre pays, mais ­beaucoup aiment se rafraîchir dans une piscine, une rivière ou un lac pendant les chaudes journées d’été. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle, les ménages et l’industrie déversaient sans hési­tation leurs effluents dans les cours et plans d’eau. La pollution était telle que  l’on considérait la baignade comme nocive, quand elle n’était pas carrément interdite en certains endroits. 

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L’État a donc résolument pris les choses en main et changé la situation. L’article de Roland Fischer sur l’histoire des stations d’épuration en Suisse le montre bien: la Confédération, les cantons et les communes ont consacré des milliards de francs, dès les années 1970, à un réseau dense de stations de retrai­tement. Les eaux usées ont ainsi été épurées (presque) partout. Toute la population en profite aujourd’hui. Cette approche courageuse et cohérente de l’État peut servir d’inspiration pour le tournant du système énergétique. Alors qu’on a dû protéger les eaux au siècle dernier, l’enjeu actuel est le climat. Tout comme les stations d’épuration ont vu le jour à l’échelle nationale avec le soutien de l’État, il faut maintenant investir massivement dans les infrastructures énergétiques pour les orienter vers des ressources renouvelables. Autrement dit, nous devons abandonner les énergies fossiles et nucléaires pour passer au photovoltaïque et à l’éolien. Afin que, d’ici 2050 au plus tard, tout le monde en Suisse dispose d’énergie propre et sûre pour se loger, travailler et se déplacer. 
Mais cela n’est qu’un aspect. Nous nous intéressons dans ce numéro de moneta à tout ce qui tourne autour de l’eau: d’où elle vient, où elle va, comment les changements climatiques bouleversent le régime hydrologique, ou encore comment nous la distribuons, l’utilisons, l’économisons et la purifions. 
Pour conclure, une information qui nous concerne: moneta paraîtra ­désormais trois fois par an au lieu de quatre. Vous trouverez des précisions dans l'article « De quatre à trois numéro par an ». 

Je vous souhaite beaucoup de plaisir et d’inspiration avec ce numéro consacré à l’eau. 

Katharina Wehrli,
corédactrice en cheffe de moneta 

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