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17.03.2021 par Katrin Wohlwend

La BAS et les enfants 

À la Banque Alternative Suisse (BAS), il y a peu de prestations destinées aux enfants et aux jeunes. Cela s’explique entre autres par l’histoire assez particulière de la BAS. 


Article de la BAS
Article du thème Enfants et argent
Photo: istock.com / Tgordievskaya
Comparée à certaines banques qui ont une palette parfois pléthorique de prestations pour enfants et jeunes – future clientèle potentielle –, la BAS se distingue par sa timidité. Son offre se limite dans ce domaine à un compte pour enfant et à un compte formation. Le premier est destiné à une épargne classique, à la différence près que les parents ne peuvent pas retirer l’avoir à leur guise. La ou le titulaire du compte disposera du montant disponible à sa majorité. Irene Weidmann, coresponsable du conseil à la clientèle privée à la BAS, tient à préciser que «les parents peuvent toutefois prélever de l’argent à condition de prouver que cela servira à leur enfant, par exemple pour lui acheter un vélo. Mais nous devons pouvoir le vérifier au moyen de factures ou de quittances. En outre, chaque cliente ou client peut avoir un seul compte d’épargne à la BAS, et cela vaut également pour les enfants.» Le compte formation BAS est destiné aux jeunes de 16 à 30 ans en apprentissage ou aux études. Aucuns frais n’y sont prélevés et une carte de débit gratuite ou de crédit prépayée est remise sur demande. Pour les personnes mineures, le consentement écrit des parents est nécessaire. 
La BAS aimerait étendre son offre pour les enfants et les jeunes, justement parce qu’en tant que banque ­orientée vers des valeurs éthiques, elle se préoccupe constamment des générations futures. Les lignes di­rectrices de la Banque stipulent qu’elle met au cœur de son action «une qualité de vie soutenable, pour les ­générations actuelles et futures». Dès lors, une nouvelle offre pour ce jeune public devrait correspondre aux ­valeurs de la BAS et être conçue avec tout le soin requis. Comme l’explique Michael Diaz, responsable du secteur Placement et membre de la direction générale de la BAS: «Nous avons dû relever de nombreux défis dans le domaine de la clientèle privée, ces dernières années. En raison de nos ressources limitées, nous avons voulu garder une offre de base pour les enfants. L’innovation et le développement de prestations ont porté avant tout sur la numérisation et sur l’amélioration de l’efficacité.» 

Des actions BAS, sinon rien 

Dans le domaine des placements, la BAS a une particularité: seules des actions BAS peuvent être souscrites pour des personnes mineures. Toutes les autres formes d’investissements sont exclues si les avoirs appartiennent à l’enfant. La BAS compte actuellement 20 actionnaires de moins de 18 ans. 
L’exclusion d’autres produits d’investissement, y ­compris le fonds de placement BAS, est liée à l’obligation de garantir un placement sûr au sens du droit ­tutélaire. Celui-ci limite fortement les possibilités, car il impose que les avoirs des personnes mineures soient ­investis avec un minimum de risques. Logique. 
Mais que dire de l’exception pour les actions BAS? Bien qu’elles ne soient pas cotées en bourse et ne constituent pas un placement très périlleux, leur valeur peut néanmoins fluctuer, comme toutes les actions. Les recherches sur l’origine de cette règle ancienne, qui 
remonte quasiment à la fondation de la Banque, ouvrent une porte sur son histoire plutôt particulière: au départ, la BAS n’offrait pas de conseil en placement. Elle a commencé en 2002 seulement à proposer des fonds de placement durables de fournisseurs tiers, pour des raisons de stabilité économique et parce que la ­demande de la clientèle augmentait constamment. 

Les réticences originelles de la BAS à l’égard de l’activité de placement sont encore perceptibles, principalement en raison de sa volonté de contribuer autant et aussi directement que possible à l’économie réelle, avec son modèle d’affaires. Les actions de la BAS répondent à cette volonté; il est donc logique que l’exception pour les enfants ait été autorisée. Celle-ci donne aux parents, marraines ou parrains et grands-parents la possibilité de léguer un héritage qui ait du sens aux enfants ou adolescent-e-s et de les inclure ainsi à la vie de la BAS. Cette explication n’est pas officiellement documentée, mais dans les discussions avec les plus anciennes employées et plus anciens employés de la Banque, on retrouve la notion d’un legs de qualité et ancré dans l’économie réelle, c’est-à-dire dans une BAS sinon ­plutôt réservée vis-à-vis des placements. 
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