Qu’est-ce qui vous fait penser qu’à l’avenir, davantage de ressources seront utilisées en circuit fermé?
Nous voyons émerger une nouvelle prise de conscience et une génération qui consomme différemment, ce à quoi les entreprises doivent s’adapter. La politique aussi évolue et fixe de nouvelles règles d’une importance capitale pour ce pays d’exportation qu’est la Suisse.
Quelles chances l’économie circulaire offre-t-elle aux entreprises?
Outre des avantages sociaux et écologiques prometteurs, l’économie circulaire représente un potentiel de plusieurs milliards de francs pour les entreprises helvétiques, à en croire le livre blanc «Circularity As The New Normal».
Où en est la Suisse dans sa mue vers une économie circulaire?
Seulement huit à douze pour cent des entreprises suivent véritablement cette direction. Dans notre pays, on a du mal à assimiler le fait que l’économie circulaire est une stratégie concurrentielle, au moment où les ressources naturelles essentielles se raréfient.
Que faire pour que cette attitude change?
Les entreprises devraient se remettre en question et s’intéresser davantage à leurs modèles commerciaux actuels ainsi qu’aux possibilités offertes par l’économie circulaire.
À quoi pensez-vous très concrètement?
Ces nouveaux modèles d’affaires circulaires peuvent permettre aux entreprises de diminuer leurs coûts, rendre leurs chaînes d’approvisionnement plus robustes, ou encore répondre à de nouvelles exigences politiques ainsi qu’aux attentes des investisseuses ou investisseurs, de la clientèle et du personnel. De quoi se distinguer de la concurrence et renforcer leur identité. À l’avenir, il faudra donner du sens pour attirer les talents. Concevoir des produits et des services uniquement pour les utilisatrices et utilisateurs ne suffit plus.
Par où les entreprises doivent-elles commencer?
L’économie circulaire commence à la conception. Le «circular design» encourage fortement à innover et à adopter des modèles d’affaires circulaires. Tous les choix importants sur l’approvisionnement en matériaux, l’élaboration des produits et leur traitement pendant leur cycle de vie sont faits durant la phase de conception. La recherche sur l’écoconception en Europe a calculé que la phase de conception d’un produit détermine 80 pour cent de son impact environnemental. Chaque étape du processus de conception doit tenir compte aussi bien des besoins des utilisatrices ou utilisateurs que des implications systémiques. Les organisations de premier plan conscientes de leur impact et désireuses d’opérer une évolution positive misent sur la conception circulaire. Elles réfléchissent de manière systémique et appliquent les principes de l’économie circulaire.