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18.09.2019 par Katrin Wohlwend

Introduction aux activités bancaires éthiques

Comment devenir banquière sociale ou banquier écologique? Il n’existe aucun cursus professionnel pour cela. Les universités d’été de l’Institute for Social Banking aident la BAS à former son personnel.


Article de la BAS
Article du thème Zéro net
Cette année, la Freie Gemeinschaftsbank (Banque communautaire libre), à Bâle, a accueilli l’université d’été.
Les collaboratrices et collaborateurs de la Banque Alternative Suisse (BAS) ont autant d’importance que son modèle d’affaires. Les critères d’exclusion et d’encouragement, appliqués aux placements et aux crédits, définissent le cadre de l’acti­vité économique comme le ferait une loi — ni plus ni moins. Par leurs appréciations et leurs actions, les gens qui travaillent à la BAS rendent le tout vivant et concret. Le per­sonnel traduit les directives et valeurs en activités quotidiennes tangibles, déterminant ainsi la façon dont la Banque évolue. Le recrutement et la formation sont d’une importance cruciale pour la BAS, tout en ­représentant pour elle un défi majeur: il n’existe aucune manière de se former à une activité bancaire durable, aucun cours où l’on apprendrait à travailler avec des ­valeurs éthiques, comme il se doit à la BAS. L’université d’été internationale organisée chaque année par l’Institute for Social Banking (ISB) constitue un soutien essentiel à cet égard.

Pas à n’importe quel prix

L’université d’été est une formation de cinq jours, destinée en particulier aux nouvelles collaboratrices et nouveaux colla­borateurs de banques socio-écologiques. Elle les instruit avec une intensité qu’une ­période de familiarisation normale à la BAS ne permettrait pas. Yvonne Steffen, res­ponsable du développement du secteur Financement à la BAS, décrit l’université d’été de Bâle de juin 2019 comme une «piqûre de rappel, également nécessaire si, comme moi, vous venez d’une banque traditionnelle».
Yvonne Steffen, res­ponsable du développement du secteur Financement à la BAS
Elle prend un exemple pour ­montrer comment cela peut influencer son travail: «Notre partenaire informatique m’a parlé de processus de numérisation à la BAS, en particulier sous la forme d’hypothèques en ligne. Cela pourrait vraiment améliorer l’efficacité de la Banque, mais il serait alors difficile d’examiner les valeurs éthiques. Nous devons résister à la tentation de trop nous faciliter la vie. L’efficacité, ­d’accord, mais pas à n’importe quel prix. Avant de suivre l’université d’été, j’aurais ­probablement mené cette discussion ­autrement.»

Porte ouverte sur les activités bancaires éthiques

Monika Gilgen-Keller souligne pour sa part à quel point l’université d’été lui a ouvert des portes sur les activités bancaires éthiques. Après avoir passé plus de 20 ans dans des banques classiques, elle a rejoint l’équipe de la BAS à Zurich en janvier 2019, choisissant ainsi une banque socio-écologique proche de ses propres valeurs. «J’en avais malgré tout une per­ception assez limitée, qui reposait largement sur ce que les banques traditionnelles ­entendent par ‹placements durables›», explique-t-elle. «Dans les banques classiques, je n’ai pas pu voir en détail comment l’activité bancaire peut ­profiter à la société et à l’environnement. Je suis impressionnée par le potentiel des banques socio-éco­logiques, que l’université d’été m’a fait découvrir.»
Monika Gilgen-Keller, conseillère en placements à la BAS
Pour Monika Gilgen-Keller, l’université d’été de l’ISB a aussi été l’occasion ­d’en­gager des discussions nourries avec des collègues d’autres banques à orien­tation éthique, par exemple sur le thème «revenir aux causes profondes». Elle ajoute: «Le changement de perspective apporté par cette réflexion inspire désormais mon travail quotidien à la BAS.»

Université d’été 2019

Pour la douzième fois, l’Ins­titute for Social Banking (ISB) a or­ganisé en juin son université d’été internationale, consacrée aux activités bancaires orientées vers les valeurs éthiques. La «Freie Gemeinschaftsbank» à Bâle, a accueilli l’événement. Quelque 58 personnes ­provenant de 20 pays ont suivi des conférences, mais aussi échangé leurs connaissances et expériences. Les univer­sités d’été annuelles de l’ISB s’adressent avant tout aux ­nouvelles collaboratrices et nouveaux collaborateurs de banques socio-écologiques.
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