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16.06.2021 par Katharina Wehrli

«Je me suis senti comme chez moi à la BAS»

Edy Walker prend sa retraite fin juin. Il aura travaillé 23 ans à la BAS, en tant que conseiller en crédit, représentant du personnel au conseil d’administration, membre de la direction générale et, depuis 2013, ­responsable du Fonds d’innovation. Dans cette entrevue avec moneta, il parle de la BAS comme d’une communauté de valeurs, du dilemme qu’affronte actuellement le Fonds d’innovation et de ses idées pour que la BAS puisse soutenir encore davantage les jeunes entreprises innovantes.


Article de la BAS
BAS Argent et banques
Article du thème Sans voiture
Foto: Foto Wolf AG, Olten
Edy Walker, tu es à la BAS depuis 1998. Te souviens-tu de ton premier jour de travail? 
Edy Walker: Oui, c’était le 2 janvier 1998, un jour férié en réalité, mais à la Banque, tout le monde travaillait parce qu’il fallait mettre les relevés de comptes sous pli à la main. Même le président du conseil d’administration de l’époque participait à la tâche. L’ambiance était à peu près celle d’une colocation!
Avant cela, tu as passé quelques années dans des banques classiques. Qu’a signifié pour toi ta venue à la BAS? 
Je l’ai vécu comme une libération. Plus besoin de cacher mes opinions!  Pendant mon temps libre, j’ai toujours été impliqué dans les milieux environnementaux et sociopolitiques, par exemple dans la section lucernoise de Greenpeace. À mon arrivée, la BAS était encore très petite – nous étions dix-neuf –, alors j’ai eu la chance de travailler dans plusieurs domaines et de contribuer à façonner la Banque.
Tu connais très bien la BAS. Quelle est, selon toi, sa plus grande force? 
C’est d’être une communauté, même si ce mot peut paraître un peu «fleur bleue». J’y inclus toutes celles et tous ceux qui ont quelque chose à voir avec la Banque, que ce soit ses actionnaires, sa clientèle, son personnel, ses fournisseuses ou fournisseurs. La majorité de ces parties prenantes partage nos valeurs. 
Perçois-tu aussi des faiblesses? 
Je pense que l’un des plus gros dangers pour la BAS est de rester bloquée dans une mentalité de biotope. Il est important de permettre le changement depuis l’extérieur. Les connaissances quant à la manière dont nous pouvons relever les défis sociaux et environnementaux urgents évoluent sans cesse. Cela donne lieu à de nouvelles controverses, que la BAS doit aborder sans préjugés. 
Au cours de ta carrière à la BAS, tu as fait quelque chose d’inhabituel, à savoir descendre dans la hiérarchie: après plusieurs années à la direction générale, tu es passé à un poste 
au sein de l’étatmajor. Pourquoi? 
Je suis un généraliste, avec une inclination pour les crédits. Au sein de la direction générale, j’étais responsable de la clientèle privée et de placement, de la Suisse romande et du personnel. Quand Martin Rohner est devenu président de la direction générale, une secousse a traversé la banque. De nombreux domaines se sont professionnalisés et, en discutant avec Martin, j’ai réalisé ne pas avoir les outils pour apporter l’expertise indispensable au secteur Placement. Un peu dur pour l’ego, évidemment, mais génial pour le cœur!  J’ai pu rester à la BAS, ce qui était très important pour moi, et diminuer mon temps de travail. 
Depuis lors, tu es à la tête de l’asso­ciation Fonds d’innovation. Quel type d’entreprises soutient-elle? 
Des entreprises jeunes ou nouvelles, qui veulent relever des défis sociaux et dont la recherche de capitaux a dépassé le potentiel de la famille et des proches. Le risque est plus élevé à ce stade de développement, raison pour laquelle il est difficile d’obtenir le financement nécessaire par une voie classique. Le Fonds d’innovation apporte un soutien par un crédit ou par une participation, jusqu’à un plafond actuellement fixé à 75 000 francs. 
Peux-tu donner un exemple typique d’une jeune pousse qui a bénéficié d’un soutien? 
Il y a tellement d’entreprises remarquables!  Mais un bon exemple est Re circle, une société anonyme qui produit de la vaisselle réutilisable de haute qualité pour les repas et les boissons à emporter. Nous avons soutenu cette entreprise à un stade très précoce. 
Comment le Fonds d’innovation a-t-il évolué ces dernières années? 
Les activités du Fonds d’innovation ont suivi une évolution constante, grâce aux apports réguliers de la BAS et aux actionnaires de la Banque qui font don de leur dividende. Malheureusement, nous sommes face à un dilemme, car nous recevons de plus en plus de demandes dignes de soutien et devons en refuser beaucoup en raison de moyens limités. L’an dernier, sur une cinquantaine de demandes, nous avons pu en financer sept. 
Quels sont les critères de sélection? 
Sur le fond, nous suivons la structure d’encouragement de la BAS et soutenons des entreprises actives dans les domaines de l’énergie, de l’écologie, des enjeux sociaux, de l’éducation ou de l’économie créative. Depuis quelques années, nous nous concentrons également sur des projets porteurs d’avenir, à condition qu’ils soient viables. 
Peut-on vraiment évaluer la viabilité d’une entreprise à un stade précoce? 
Je me suis toujours intéressé à la question de savoir quels sont les paramètres fiables pour soutenir un projet. Aujourd’hui, les plans d’affaires qui accompagnent les demandes de financement sont généralement parfaits, mais je crois important de ne pas s’en tenir qu’à eux. Après tout, ce sont seulement des chiffres qui parlent d’avenir. Et j’ai trouvé la réponse: la personne qui porte le projet doit remuer les tripes. En fin de compte, je me fie avant tout à mon intuition. 
Cela t’a-t-il réussi? 
Oui, je pense avoir atteint un assez bon taux de réussite. 
Quel est l’impact le plus important du Fonds d’innovation? 
C’est de pouvoir accélérer de manière décisive le développement d’un projet porteur de sens grâce à notre financement. Dans l’idéal, notre contribution agit comme la levure dans la pâte. Les projets ne peuvent donc pas être trop grands. Nous avons par exemple dû refuser récemment un projet fantastique parce qu’il lui fallait 1,5 million de francs. Notre financement plafonné à 75 000 francs aurait été une goutte d’eau dans l’océan. 
Ne serait-il pas judicieux que le Fonds d’innovation dispose de moyens plus conséquents, pour soutenir des projets plus nombreux et de plus grande ampleur? 
Voilà un thème récurrent. Des clientes et clients de la BAS aimeraient octroyer un prêt sans intérêt au Fonds d’innovation, mais en raison de ses statuts et de la stratégie adoptée jusqu’à maintenant, nous avons écarté à cette possibilité. Nous avons préféré rester une tirelire de taille modeste – le fonds tire ses moyens ex­clusivement des dons de la Banque et de ses actionnaires – et garder ainsi notre marge de manœuvre. 

«Je pense que la confiance placée dans la BAS à ce jour est justifiée. Et j’encourage chacune et chacun à la maintenir, car cela en vaut la peine.»
Edy Walker 


On constate actuellement une lacune entre le financement précoce que permet le Fonds d’innovation et les prêts accordés par la BAS à des entreprises établies. 
Exact. Certes, des entreprises soutenues par le Fonds d’innovation finissent régulièrement par obtenir un crédit de la BAS, mais la plupart du temps, les jeunes entreprises ne sont pas encore éligibles pour un prêt à ce stade de développement. 
Pourquoi? 
L’argent que prête la BAS appartient à ses épargnantes et épargnants; elle doit donc être très prudente en le confiant à autrui. Avant de donner le feu vert à un crédit, mes collègues du secteur Financement procèdent à un examen approfondi, se penchent notamment sur les garanties et sur le passé de l’entreprise. Du résultat dépendra la décision de financement. Un outil important est le «rétroviseur», qui consiste à analyser la solvabilité et à attribuer une note à la preneuse ou au preneur de crédit. Or, une jeune entreprise n’a qu’une courte histoire à soumettre pour une évaluation, ce qui fait qu’elle obtient rarement une bonne notation de crédit. Pour cette raison, je taquine toujours mes collègues du secteur Financement en leur disant que ce «rétroviseur» est tellement grand qu’il empêche de voir l’avenir. 
Comment résoudre ce problème? 
J’aimerais que la BAS soit plus audacieuse. Elle a beaucoup de fonds propres et peut se permettre de prendre davantage de risques. Ma suggestion serait qu’elle se dise: l’an prochain, nous mettrons 10 millions à disposition pour financer de jeunes pousses. Nous accorderons des prêts pour 5 millions et provisionnerons les 5 autres. 
As-tu déjà des projets pour ta retraite?
Non, ni projet ni agenda. Je me réjouis de vivre de nouveau au jour le jour. J’ai récemment abandonné des activités extraprofessionnelles, mais j’en conserve quelques-unes. Par exemple en restant trésorier de Slow Food Suisse centrale ou réviseur des comptes de la fromagerie d’alpage d’Urnerboden et de notre association de quartier. 
As-tu peur d’un vide après la retraite? 
Oh non!  Mon ego est comblé. J’ai atteint l’insignifiance (il rit). Il me tarde de cul­tiver plus intensivement les relations, sans parler du fait que je suis devenu grand-père l’été dernier. Je me réjouis aussi de recommencer à voyager quand ce sera 
de nouveau possible, de préférence en Nouvelle-Zélande. J’aime beaucoup le golf – le golf Migros –, la randonnée et la bonne cuisine. 
Quel vœu pour l’avenir voudrais-tu adresser aux personnes liées à la BAS? 
Je pense que la confiance placée dans la BAS à ce jour est justifiée. Et j’encourage chacune et chacun à la maintenir, car cela en vaut la peine. La BAS prouve que l’on peut gérer l’argent de manière raisonnable tout en contribuant favorablement au changement. 
Jolie conclusion! Ou bien aimerais-tu ajouter quelque chose? 
Oui, je me suis senti comme chez moi à la BAS. On peut s’y exprimer librement, ce qui est une immense qualité. 

Roland Baumgartner succède à Edy Walker

Nouveau responsable fonds d’innovation et financements spéciaux

En raison du départ à la retraite d’Edy Walker, Roland Baumgartner a repris la direction des financements spéciaux de la BAS et donc aussi celle de l’association Fonds d’innovation, au 1er juin 2021. Ce conseiller en financement des entreprises de 56 ans travaille pour la Banque depuis 2015. Il donne en outre des cours de direction et gestion ­d’entreprise à l’école professionnelle supérieure Inovatech, à Zofingue (AG).

Katharina Wehrli travaille en tant que journaliste indépendante, rédactrice et relectrice à Zurich.

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16.06.2021 par Katrin Wohlwend
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